Les maladies du foie ne cessent de croître à travers le monde, avec notamment près de 500 millions de personnes infectées par des hépatites virales, qui peuvent elles-mêmes être causes de cancers et de cirrhoses. L’Europe de l’Est, le Moyen-Orient et surtout les pays asiatiques sont particulièrement affectés. En Chine par exemple, les chiffres officiels sont d’environ 130 millions de personnes atteintes d’hépatite B, ce qui permet de prévoir le développement d’environ 50 millions de cancers du foie d’ici 10 à 20 ans. Or la prise en charge des malades nécessite un traitement lourd, médical (anti-viraux) et chirurgical (résection hépatique et transplantation hépatique). Des patients meurent actuellement sans qu’ils puissent être opérés correctement par des spécialistes.

En France, la chirurgie hépatique, comme l’hépatologie, a connu un développement remarquable, tant sur le plan clinique que sur le plan de la recherche. L’Assistance Publique de Paris a ouvert il y a un peu plus de 10 ans un centre dédié à la prise en charge des maladies hépatobiliaires : l’idée maîtresse a été la mise en place d’une équipe multidisciplinaire pour la prise en charge globale du malade, visant l’efficacité et l’économie. Le Professeur Henri Bismuth, à l’origine de la création du Centre Hépato-Biliaire de l’Hôpital Paul Brousse à Villejuif, l’a conçu puis en a dirigé sa réalisation et ses activités. Le Centre Hépato-Biliaire de Villejuif a introduit de nombreuses innovations en chirurgie hépatique et en transplantation hépatique depuis son ouverture ; il se distingue par son fort rayonnement au niveau national, européen et international.

Connaissant la forte demande qui existe à travers le monde pour la mise en place d’institutions capables de prendre en charge intégralement des patients souffrant de maladies du foie, conscient de la compétition internationale qui s’exerce aujourd’hui dans le domaine de la haute technologie médicale, le Professeur Bismuth souhaite promouvoir le modèle du Centre Hépato-Biliaire dans le monde et permettre à des pays demandeurs de l’adopter. Cette initiative est un vecteur puissant de diffusion de la haute technologie médicale française.

Dans cet objectif, le Professeur Henri Bismuth a développé, avec le Ministère des Affaires étrangères et avec le soutien de la Présidence de la République, le programme de création en Chine d’un Centre de haute technologie, dédié à la prise en charge globale des maladies du foie. Il s’agit de l’Institut Franco-Chinois des Maladies du Foie, qui est en cours de construction à Wuhan.

Les progrès dans la réalisation de l’Institut Franco-Chinois des Maladies du Foie, les réactions très positives des pouvoirs publics français et chinois ainsi que l’implication considérable des autorités médicales chinoises dans le projet, sont autant de facteurs qui témoignent de la réussite de cette initiative. D’où l’idée de développer ce programme dès maintenant dans d’autres pays : il s’agit de créer un partenariat avec les autorités d’un pays, de les aider à construire un centre opérationnel (sur le modèle de celui de Villejuif), puis de former une partie du personnel dans des centres spécialisés en France. L’objectif est que ces personnes puissent ensuite, de retour dans leur pays, former le reste du personnel du nouveau centre de soins.
           
Le Professeur Bismuth souhaite lancer un programme de développement de Centre Hépato-Biliaire sur le modèle français dans le monde entier, notamment en Asie, en Europe de l’Est, au Moyen-Orient et en Amérique du Sud.